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PLAGIOCEPHALIE/TETE PLATE : Causes, conséquences, prise en charge et prévention.

  • Photo du rédacteur: Blandine Delie
    Blandine Delie
  • 2 déc. 2018
  • 4 min de lecture

La première campagne française de prévention de la mort subite du nourrisson a été lancée en 1994. Elle avait pour objectif de réduire la mortalité par mort subite en limitant certains facteurs de risque incriminés dans la survenue de ces drames. Le conseil principal donné alors aux parents est de coucher son enfant sur le dos, et non plus sur le ventre. Ceci a permis de diminuer de manière conséquente le nombre de syndrome de mort subite du nourrisson. Il est donc important de respecter ces consignes. Par contre, ces recommandations ont involontairement augmenté le nombre de bébés présentant une asymétrie du crâne, appelée plagiocéphalie positionnelle, ou encore syndrome de la tête plate. Elle est causée par les forces (la gravité notamment) exercées sur le crâne du bébé en position allongée. Le crâne va alors s’aplatir sur le centre ou un côté de l’arrière de la tête. Il existe également des plagiocéphalies non positionnelles qui peuvent être dues à la position dans le ventre de la maman pendant la grossesse, à un cordon ombilical enroulé autour du cou, à l’accouchement … La déformation se voit alors dès la naissance. Les conseils donnés plus loin dans cet article seront les mêmes pour limiter l’impact sur cette plagiocéphalie déjà existante.

Il n’y a pas de conséquences pour le développement du cerveau. En revanche, le développement moteur de l’enfant peut être perturbé (difficultés à se retourner par exemple) ainsi que le développement du squelette tout au long de la croissance, entraînant des problèmes de mâchoire, de posture, d’infections ORL à répétitions …

Le rôle de l’ostéopathe est d’éliminer les tensions, particulièrement au niveau du crâne dans le but de favoriser la mobilité des structures, et d’éviter les conséquences sur le long terme. Plus le traitement est précoce, dès les premiers jours de vie, avec une bonne motivation de l’entourage de l’enfant, plus il sera efficace. Si un torticolis est associé, des séances de kinésithérapie peuvent être nécessaires.

Si votre enfant présente une asymétrie crânienne, suivez les conseils cités plus bas et consultez un professionnel de santé (pédiatre, kinésithérapeute, ostéopathe) pour entreprendre un traitement adéquat. Votre implication dans la vie quotidienne de votre enfant en suivant ces conseils est essentielle. C’est l’association des thérapies (kiné, ostéo …) et de votre implication qui seront efficaces.

Conseils de prévention :

1- Sur le ventre

Un bébé doit toujours dormir sur le dos. Dans ses premières semaines de vie, votre enfant passera la majorité de son temps à dormir, il est donc important de profiter de ses instants d’éveil pour le mettre sur le ventre. Toutefois, on évitera cette position juste après un biberon.

- lorsque vous êtes allongés, placez votre enfant sur votre thorax et votre ventre, face à vous. Dans les premiers jours et premières semaines, il ne relèvera que peu la tête, alors assurez-vous qu’il ne garde pas la tête tournée toujours du même côté mais alternez. Plus tard, il cherchera le contact visuel et soulèvera alors sa tête pour échanger quelques regards et sourires avec vous.

- à partir de 2-3 mois vous pouvez le stimuler avec des jouets sonores de gauche à droite pour lui faire tourner la tête d’un côté et de l’autre en le positionnant à plat ventre sur le tapis d’éveil. Dans le cas d’un torticolis, on insistera davantage du côté où il a des difficultés.

L’idéal est de le laisser en position ventrale 3 fois par jour, pendant 10 à 15 min. Si votre enfant ne supporte pas la position et se fâche, faites des séances plus courtes mais plus fréquentes.

- il appréciera également la position ventrale dans vos bras, surtout en cas d’inconfort digestif.

2- Sur le dos

La position sur le dos reste une position essentielle pour le développement de votre enfant, notamment pour apprendre à se retourner. Pour limiter l’appui sur l’arrière de sa tête, n’utilisez pas seulement les arches existantes sur le tapis d’éveil, qui se situent juste au-dessus de lui. Elles maintiennent son regard devant lui et ne l’encourage pas à découvrir son environnement. Mieux vaut les positionner plus bas, au niveau de ses pieds, ou ajouter des jouets de chaque côté, et lui parler en variant votre position.

3- Position du lit dans la chambre

Lorsque la plagiocéphalie est associée à un torticolis, la position du lit par rapport à une source lumineuse (ou sonore) est importante. Placez votre enfant dans son lit de manière à ce que la fenêtre soit du côté opposé à la rotation préférentielle de sa tête.

Evitez également les mobiles au-dessus de sa tête, pour les mêmes raisons que pour le tapis d’éveil citées plus haut.

4- L’écharpe de portage

N’hésitez pas à porter souvent votre enfant dans les bras (en variant les positions) ou dans une écharpe de portage. Celle-ci vous libère les bras pour toutes les tâches du quotidien, tout en vous rassurant vous et votre enfant de la présence l’un de l’autre. Par contre, évitez le porte-bébé dit « ventral », il est mauvais pour la colonne vertébrale. Faites-vous conseiller sur les différentes techniques de portage auprès de professionnels formés (votre sage-femme, votre ostéopathe, ateliers d’enseignement spécifique …)

Le temps passé en étant porté est du temps pendant lequel le crâne de votre enfant ne subit pas de contraintes. Dans les pays africains où les enfants sont beaucoup portés, il n’existe pas de plagiocéphalie !

5- Biberon

Alternez le côté où vous lui donnez le biberon (bras droit, bras gauche).

Ce que vous devez retenir, c’est qu’en variant le positionnement de votre bébé tout au long de la journée, vous pouvez prévenir la plagiocéphalie positionnelle. N’hésitez pas à consulter votre pédiatre et/ou votre ostéopathe si vous observez une asymétrie au niveau du crâne.

 
 
 
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