Quand c'est pire après la séance
- Blandine Delie
- 29 janv. 2018
- 3 min de lecture

Vous sortez d’une séance d’ostéopathie (ou de toute autre consultation de médecine naturelle) ou bien vous venez de démarrer le traitement que votre homéopathe vous a prescrit et vous vous sentez bien. Mais voilà qu’apparaissent quelques jours plus tard, des signes pour le moins désagréables auxquels vous ne vous attendiez pas. Tout va pour le pire et vous regrettez peut-être d’avoir opté pour le praticien en question. Finalement, n’avez-vous pas eu tort d’aller le voir sur les recommandations d’Untel ? Vous commencez à le regretter et vous vous demandez que faire…
Voici quelques explications de ce qui est en train de se passer dans votre corps, et vous saurez comment il convient de réagir.
Ce qui vous arrive porte le nom d’effet-rebond. C’est une aggravation réactionnelle transitoire qui survient le lendemain ou le surlendemain d’un soin, alors que tout semblait aller pour le mieux. En général, ce type de réaction a lieu lors des premières séances et ne se reproduit que rarement après. Cette phase est d’autant plus surprenante que la personne, rentrée soulagée par le soin, se sentait alors beaucoup mieux, d’où sa déception («ça n’a pas marché» ou « ça n’a servi à rien » ) ou le doute (« le thérapeute n’aurait pas fait une erreur ? » ). Eh bien c’est étrange, mais ce qui se passe est tout à fait normal, et même plutôt attendu. L’effet rebond vient du grec resbon, factice. C’est un terme usité dans plusieurs disciplines : en médecine, en psychologie, comme en économie. Dans les soins, cette phase – aussi appelée « phase épileptoïde » – dure en général 10 jours. Dix jours durant lesquels tout est possible. Ce qui fait que si la personne ressort de la séance avec un soulagement et cette impression d’être dérouillé, les jours suivants sont moins glorieux. Apparaît une phase d’exagération parfois assez spectaculaire : fatigue, courbature, apparition de douleurs variées, impression d’avoir été passé sous un rouleau compresseur, etc. Normalement, au 11ème jour, miracle : tous ces symptômes disparaissent, y compris celui qui constituait le motif de la consultation.
La douleur n’est pas là pour nuire. Elle a une fonction. Elle est un signal d’alarme qui oblige la personne à réagir, voire à chercher une aide extérieure. A minima, elle subsiste en toile de fond comme une gène supportable au fil des ans. Mais derrière cette douleur se dessine un système qui arrive aux limites de son adaptation. Le corps s’épuise à lutter contre un déséquilibre permanent Lorsqu’on lève l’obstacle – l’origine du déséquilibre – l’organisme peut enfin se lancer dans un processus de réparation. Celui-ci est consommateur d’énergie et provoque des œdèmes, dits de « réparation » , aux endroits qui nécessitent remaniement. Ces zones font partie de la chaîne dysfonctionnelle reliant la cause du problème à son expression (le symptôme). Malheureusement, aux endroits où l’espace manque (au niveau de la sortie des nerfs de la colonne vertébrale, la base du crâne, sous la clavicule, au niveau du canal carpien, certaines articulations, etc.) l’œdème fera compression, ce qui est douloureux, parfois plus qu’avant consultation. Même si désagréable, cet effet rebond est donc de bon augure. Il révèle que l’organisme retrouve le pouvoir de corriger les problèmes à l’origine du symptôme. La personne peut donc naturellement présenter après une séance des signes de fatigue, des courbatures, des douleurs ... L’intensité est tout à fait variable et dépend de la chronicité, des tissus concernés et de l’importance du traumatisme à l’origine de tous ces maux.
Que s’est-il donc passé ? Pendant le sommeil, le corps est entré dans une phase neurologique parasympathique, c’est-à-dire qu’il s’est mis en mode de récupération. Les cellules s’activent pour corriger tout ce qui peut l’être et cela se fait par de petites inflammations. Si beaucoup de choses sont à réparer, il est évident qu’il y aura des signes de fatigue, voire des courbatures. Quant aux douleurs, elles ne sont que la suite logique de ces inflammations qui compriment et chauffent, et comme tout cela ne se fait pas dans un état aigu, tout se passe à bas bruit : localement, on ne voit rien alors que l’organisme travaille d’arrache-pied en arrière plan.
(Issus d'un article de Wladislas BARATH)